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Scrap 'N Cat
20 avril 2019

Portée catastrophe

Vis ma vie d'éleveuse :(

La vie d'éleveur, je l'ai déjà mentionné, c'est beaucoup de travail. Mais on oublie souvent aussi la charge émotionnelle qui va avec. Et la dernière portée de Chuma pèse énormément sur mon moral. Vous croyez qu'une portée de chatons, ce n'est que du bonheur? Alors, laissez-moi vous raconter mes deux dernières semaines.

Chuma était gestante pour la troisième fois. Le terme approchant, j'ai entamé les classiques allers-retours entre mon travail (heureusement à seulement dix minutes de la maison!) et la maison pour vérifier si la mise-bas ne commencerait pas en avance (auquel cas, il y aurait eu urgence vétérinaire pour sauver les chatons, car je n'ai pas de couveuse à la maison). Mise-bas prématurée évitée. Chuma se rapprochait de plus en plus des 67 jours fatidiques.
Lundi 8 avril, après-midi, elle a présenté des pertes transparentes à jaunâtres. Arg! Pas bon! En l'absence d'odeur nauséabonde émanent des dites pertes, j'ai préféré laisser les chatons venir par voie naturelle. Mais le lendemain soir, toujours rien. J'ai donc veiller Chuma toute la nuit du mardi au mercredi, avec 2 appels au vétérinaire d'urgence parce qu'elle perdait quelques gouttes de sang. Sentant toujours les chatons bouger dans le ventre, nous avons préféré attendre. Finalement, mercredi matin, sentant faiblir les chatons, et n'ayant plus aucun signe de vie du chaton engagé dans le col (oui, quand ils sont assez gros, on peut sentir à la palpation douce si un chaton commence à s'engager), j'ai foncé chez mes vétérinaires. C'est là que la descente aux enfers a commencé. Césarienne en urgence: le chaton engagé mort et touché par une grosse infection! Le vétérinaire et ses ASV ont sauvé les 4 chatons restants.

Vous vous dites: bon, ben voilà, c'est cool, tout va bien. ERREUR! Tout n'allait pas bien du tout. Au retour à la maison, mercredi après-midi, souffrant le martyr malgré l'antidouleur injecté, Chuma refusait ses chatons. En route pour le biberonnage, tout en essayant désepérément de mettre les chatons à la tétine et de les faire accepter par Chuma. Finalement, c'est mon fils ainé qui est parvenu à ce petit miracle, car moi, j'étais au bout du rouleau à ce moment-là, et plus en état de rien du tout. Mais Chuma souffrait toujours, et de lait, elle n'en avait guère. Deux chatons sont repartis assez vite, mais deux autres ont perdu énormément de poids. En deux jours, ils avaient perdu 20% de leur poid de naissance, ce qui est beaucoup trop. J'ai biberonné, jour et nuit et ils ont retrouvé leur poids de naissance au bout de 6 jours. Mercredi dernier, le 17 avril, j'ai cru que je pourrais les sauver... J'y ai cru et je me suis accordé une vraie nuit. Je n'aurais pas du.

Jeudi matin, horreur! Deux chatons en état de faiblesse extrême: les deux petits qui avaient eu tellement de mal à retrouver leur poids de naissance avaient été écartés par Chuma. Pour elle, c'était clair, ils étaient condamnés. Le petit tout chocolat, que nous appelions déjà "tout choco" est parti dans la matinée. Le choc fut grand et la tristesse intense. Le soir-même, je portais le corps chez le véto, et sa soeurette, très affaiblie avec: le véto lui injecta 2ml de solution glucosée à ma demande, en dernier recours. J'ai passé la soirée de jeudi à la biberonner, millilitre après millilitre, et à minuit, elle me tétait le doigt, montrant ainsi un petit regain d'énergie. L'espoir renaissait.

Alors, elle a été sauvé croyez-vous? Et bien non! M'accordant une heure de sommeil après ce mince rayon d'espoir, je l'ai retrouvé écrasée sous sa mère à mon réveil à 1h30 de cette horrible nuit de jeudi à vendredi. Vous pensez qu'après ça, épuisée comme j'étais, j'ai dormi? Et bien non, car la maman Chuma était en état de stress intense après le décès de ce deuxième chaton et elle m'a réveillé toutes les demie-heure. Finalement, le matin, après avoir vérifié que les deux derniers chatons allaient bien, eux, j'ai décidé d'aller travailler (je n'aurais pas du mais je ne pouvais plus rester près des chats). Non sans avoir pris le temps d'annoncer cette mauvaise nouvelle aux enfants, qui ont pris le chemin de l'école extrêmement choqués. Travailler hors de la maison m'a permis de tenir le coup, d'évacuer mon stress et mon ressenti vis-à-vis des deux chatons restant qui monopolisaient les tétines au détriment des deux plus faibles et de la maman qui ne s'était pas rendu compte qu'elle écrasait sa fille (merci au passage aux collègues qui m'ont aidé à surmonter cette épreuve).

De retour le midi, je me suis aperçu qu'un troisième chaton perdait en vivacité. Pesée pratiquée: pas de prise de poids depuis la dernière pesée de la veille au soir. Biberonnage, avec difficulté car lui était beaucoup plus habitué à la mamelle de maman et la préfèrait de très loin. Repas sauté pour moi: je devais repartir travailler l'après-midi, car je m'y étais engagée. Maintenant, vous avez peur de la suite, n'est-ce pas? Oui, vous devez avoir peur! Mais j'ose espérer que pour lui, ça ira quand-même: à la pesée du soir, hier soir donc, il avait pris ses dix grammes habituels.

Ce matin, il me reste donc seulement deux chatons sur les cinq que portait Chuma initialement. Mais c'est vrai, c'est tellement facile de faire naître des chatons... N'importe qui peut le faire. Et bien mes vétérinaires, eux, pensent au contraire que n'importe qui se serait retrouvé avec une chatte morte avec cinq chatons décédés dans son ventre. Et au vu des évènements, je suis intimement convaincue de la même chose. Pourtant, Chuma en était à sa troisième (et dernière) portée. Mais la loi fatidique des 30% de mise-bas à problème s'est appliqué avec violence cette fois-ci :(

Maintenant, il ne me reste plus qu'à espérer que les deux derniers chatons s'en sortent: une lilac et blanc très costaude, et un mâle chocolat et blanc un peu plus petit.

En souvenir des deux innocents partis rejoindre le paradis des chats:

6j-portee2019

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